Simulation globale au château du Lichtenberg
Apothéose d’une expérience de projet pluridisciplinaire menée par la classe de CM2 d’Alain Christophe à Weitbruch entre octobre 2014 et juin 2015, ce spectacle de fin d’année a permis aux élèves de revisiter les légendes médiévales sur les possessions des seigneurs de Lichtenberg et de se les approprier autrement qu’au détour d’un simple manuel scolaire.
Se fondant sur les jalons d’une pédagogie en simulation globale, l’expérience a permis de faire entrer les élèves dans une forme alternative de travail, en liant plus particulièrement plusieurs disciplines : l’histoire, la musique, les arts plastiques, le français, entre autres. Le château du Lichtenberg a constitué le cadre géographique de cette « aventure », dans laquelle les élèves ont remonté le temps pour se retrouver plongés dans le XIVème siècle, sur les terres du Saint Empire Romain Germanique.
« Une simulation globale est un protocole ou un scénario cadre qui permet à un groupe d’apprenants (…) de créer un univers de référence, un immeuble, un village, une île, un cirque, de l’animer de personnages en interaction et d’y simuler toutes les fonctions du langage que ce cadre, qui est à la fois un lieu thème de référence et un univers de discours, est susceptible de requérir. » (F. Debyser, L’immeuble, Hachette, Paris, 1996, p. 32)
Les simulations globales sont des techniques intégrées aux méthodes communicatives et développées en vue de l’enseignement du FLE dans le but de résoudre le problème de l’illusion du réel en classe de langues tout en stimulant la prise de parole, dit F.Debyser.
L’enseignant fixe le scénario de départ, puis il est l’animateur et le médiateur, l’expert linguistique. Mais ce sont les élèves eux-mêmes qui vont construire le contexte et le faire vivre. Ce sont eux qui vont opérer les changements de situations, les rebondissements dans la situation. Ils vont construire l’immeuble, le remplir et le faire vivre, ils vont créer des personnages, les animer, leur prêter des intentions et des sentiments qui seront prétexte à des situations de communication et à des interactions. Des échanges verbaux et écrits seront nécessaires pour faire vivre ce monde virtuel. Les types de discours utilisés dans les interactions des simulations globales sont directement réinvestissables dans la vie quotidienne. Les simulations globales vont permettre des mises en situation véritables, pendant lesquelles la langue sera envisagée comme un outil et non plus comme un objet de savoir. C’est la situation qui définit les besoins linguistiques des apprenants et non pas l’enseignant. Les simulations globales se prêtent facilement à l’interdisciplinarité et, pour se développer, doivent s’appuyer sur la recherche et l’exploitation de documents et ressources en tout genre.
A ce projet ont été associés tout au long de l’année des étudiants et des enseignants-stagiaires de l’ESPE de Strasbourg, afin de suivre au mieux les modalités pratiques de la déclinaison de ce projet et d’y apporter un regard critique et constructif. Aborder autrement la musique, un site patrimonial fortifié, la structuration du temps, l’écriture, etc., ont été au cœur de ce « jeu de rôle » à taille humaine. Les élèves de la classe d’Alain Christophe ont d’ailleurs redécouvert une chanson en vieil allemand, revisitée en classe musicale à la Hoube, offrant une impression de fidélité indéniable, en y mêlant l’originalité apportée par les élèves.
Pour davantage d’informations sur cette expérimentation au delà du temps, vous pouvez contacter :
- Alain Christophe, PEMF à l’école élémentaire de Weitbruch et à l’ESPE de Strasbourg, alain.christophe@espe.unistra.fr
- Étienne Schneider, Professeur d’Histoire et formateur à l’ESPE de Strasbourg, etienne.schneider@espe.unistra.fr